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Et Hop, un hélico au Casino de Paris !

MAGIE. L’illusionniste Enzo, révélé par l’émission « La France a un incroyable talent » en 2013, manie les effets spéciaux plus que le chapeau. Futuriste.

PAS DE LAPIN dans le chapeau ni de jeux de cartes truqués. Avec Enzo, magie rime avec technologie. Surnommé l’Insaisissable, ce beau gosse de 25 ans, originaire de Nantes, mise sur les effets spéciaux pour épater son monde. Sur la scène du Casino de Paris, où il se produit jusqu’à dimanche, il n’hésite pas à faire apparaître un hélicoptère grandeur nature ! Un tour spectaculaire que les téléspectateurs de M6 avaient découvert stupéfaits en 2013, en finale de « La France a un incroyable talent ». Ce coup d’éclat télévisé a valu au jeune Enzo Weyne d’être remarqué par le groupe Lagardère, qui lui a donné les moyens de ses ambitions : lumières sophistiquées, accessoires futuristes, musiques soignées. Objectif affiché par le prodige : « Emmener le public au-delà des illusions. » En fil rouge de son spectacle, Enzo raconte son parcours, de sa première boîte de magie à l’âge de 7 ans à sa décision, à 12 ans, de devenir le nouveau David Copperfield. A 18 ans, il apprend l’ingénierie, la menuiserie et la gestion pour fonder sa société de spectacles et réaliser son rêve d’enfant.

ÉLECTROCUTÉ SUR SCÈNE

Pendant une heure vingt, l’illusionniste bondissant – il apparaît et disparaît constamment à des endroits différents – s’emploie à revisiter les grands classiques de la magie en les modernisant plus ou moins. Comme son ancêtre Houdini, il s’évade d’un coffre-fort, et traverse une porte d’ascenseur en métal tel un passe-muraille.

Il coupe en deux son assistante au laser, au lieu de la traditionnelle scie. Il fait aussi léviter une spectatrice allongée au-dessus d’une table. Mais le moment fort du show, outre l’hélico, arrive à la fin : Enzo enfile une combinaison pour se percher au beau milieu de trois énormes bobines Tesla. Ces bobines, inventées par Nikola Tesla au XIXe siècle et reproduites ici par les ingénieurs de la Machine, la compagnie nantaise spécialisée dans les mécaniques spectaculaires, génèrent un champ électromagnétique de 12 millions de volts, un peu comme si la foudre frappait.

Pour ce tour, l’artiste demande aux femmes enceintes et aux porteurs de pacemaker de s’éloigner de la scène ! Une fois « électrocuté », Enzo prétend se téléporter trois heures plus tôt, et le prouve en filmant, apparemment en temps réel, une salle encore vide de spectateurs… Bien sûr, il y a un truc, mais l’illusion est parfaite. Pour son ultime réapparition, le public se lève comme un seul homme. Enzo a réussi sa démonstration. Pour nous emballer complètement, le beau brun doit encore perfectionner son jeu de scène, et aller plus loin dans la modernisation : son assistante, privée de parole, doit se contenter de sourire et d’être sexy ; quant à certains numéros (le coffre-fort), ils n’apportent rien de nouveau. Le tir sera peut-être corrigé d’ici aux Folies Bergère, que l’Insaisissable a l’intention d’envoûter en janvier.

Thierry DAGUE

Enzo au Casino de Paris du 22 octobre au 1er novembre

Enzo au Casino de Paris du 22 octobre au 1er novembre